Pour l’écriture du scénario de Corps à corps musicaux, je me déplacerai dans des lieux inspirants jusqu’en juin 2023 afin d’influencer mon processus d’écriture.
Une première étape a été franchie avec le Carrefour de la Littérature des Arts et de la Culture (CLAC Mitis) à Mont-Joli. Cet organisme accueille régulièrement des résidences professionnelles au Château Landry, un lieu de patrimoine qui respire l’histoire des idées et les craquements de vie. Le silence extérieur fut un cadeau pour plonger dans le défi colossal d’attaquer ma première étape d’écriture.
Ce fut pour moi une première expérience professionnelle de type « résidence artistique » qui m’a été inspirée par mes comparses musicien·nes. Une résidence permet d’accorder toute notre attention à un objectif artistique. Depuis le début de l’année, j’ai réalisé 23 entretiens de recherche auprès de membres de la Marée Montante. Mon objectif de la semaine était de passer en revue ces entretiens pour dégager des thèmes, élaborer des profils de personnages et structurer des scènes documentaires.
Chaque jour, j’ai pris un moment pour poser un geste documentaire afin de me rappeler de cette expérience et de pouvoir la partager brièvement. Ouvrir un projet vers les autres, c’est l’occasion de prendre des risques d’en parler, avec toute la passion qui nous anime et la fragilité d’un discours artistique en structuration. Partager un projet s’avère un beau risque pour le faire évoluer!
Un très grand merci à l’équipe du CLAC !
Les publications quotidiennes effectuées sur mon réseau Facebook :
Je suis arrivée au Château Landry pour débuter ma première résidence d’écriture. Je suis à la fois excitée et émue. L’esprit des lieux, intime, prendra soin de ma démarche, alors que j’ai le défi de prendre soin de 23 récits humains et musicaux recueillis depuis 2 mois auprès de membres de la Marée Montante. La première journée est celle du départ : activer la quête et organiser les ressources en chemin pour parvenir jusqu’au trésor.
Mont-Joli, lundi 27 février 2023
Les thèmes et les émotions commencent à s’accumuler sur les murs. Je garnirai sans doute la tourelle d’un papier peint temporaire, désorganisé et intuitif, voir encombrant, avant d’en faire un ménage salvateur grâce à la prise de décision. Patience. Les mots des autres s’invitent jusqu’à ce que je prenne la parole. Je vis le stress des jours à venir qui passeront, mais le calme de la solitude, à l’abri du tout, permet de se rappeler de respirer dans la chaleur de la lumière. Très bientôt, je commencerai à créer des familles pour harmoniser cette mosaïque qui me représente un peu à travers tout le monde. »
en direct de la tourelle!
Entre le début et la fin de la journée, le champ est passé au contre-champ. La moitié traitée des récits collectés a permis d’explorer une ligne directrice des possibilités narratives. À la mi-chemin, le temps trie les ambitions. À la mi-chemin, je modifie ma stratégie : tout ce qui a été appris sert ce qu’il reste à faire.
Chaque mot, chaque dessin, chaque note, chaque photo, chaque minute, chaque exploration, chaque décision, on avance. C’est toujours plus long que prévu, toujours, mais on ne recule certainement pas. La première étape de défrichage achève dans la tourelle vendredi matin puis se déplacera à la maison. Je profiterai de chaque mot, chaque dessin, chaque note, chaque photo, chaque minute, chaque exploration, chaque décision, d’ici la sortie de la tourelle.